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Convention internationale des droits de l’enfant ► Regard sur le droit d’accès à l’éducation au Burundi
Burundi-Education ►Convention internationale des droits de l’enfant
Regard sur le droit d’accès à l’éducation au Burundi
La convention internationale relative aux droits de l’enfant adoptée par l’Organisation des Nations Unies, le 20 novembre 1989 garantit aux enfants du monde entier un certain nombre de droits, parmi eux il y a « l’accès à l’éducation ». Au Burundi, en dépit des mesures prises et des actions menées allant dans le sens de la mise en application de ce droit, notamment la gratuité de l’enseignement fondamental, la construction de nouvelles salles de classes et la réhabilitation de celles détruites pendant la guerre, etc.., beaucoup reste à faire. Des centaines de milliers d’enfants ne vont pas à l’école suite au manque des infrastructures d’accueil. L’on observe de plus en plus la pléthore dans les classes, le manque de bancs-pupitres, l’insuffisance de manuels scolaires. La pauvreté des familles et les grossesses non désirées chez les jeunes filles entrainent les abandons scolaires. Pour sortir de cet engrenage, les spécialistes de l’éducation suggèrent l’augmentation du budget alloué à l’éducation et de privilégier les dépenses qui favorisent la scolarisation de tous les enfants, surtout ceux qui sont marginalisés.
La Convention internationale des droits de l’enfant est le socle des politiques d’enfance et de jeunesse à travers le monde depuis sa ratification en 1991. En matière de l’éducation, l’article 28 de cette convention recommande aux Etats parties « de reconnaitre le droit de l’enfant à l’éducation et d’en assurer l’exercice sur la base de l’égalité des chances. Ils doivent rendre l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous les enfants en âge de scolarité et encourager l’organisation de différentes formes d’enseignement secondaire. » Ces Etats ont également l’obligation de prendre des mesures pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la réduction des taux d’abandon scolaire.
En vue de s’adapter à ces dispositions ci-haut, le Burundi a entamé depuis un temps une réforme de son système éducatif. L’enseignement fondamental a été rendu gratuit. De nouvelles salles de cours ont été construites et les écoles détruites pendant la guerre civile ont été réhabilitées. Grâce à ces actions, le taux de scolarisation a été boosté. Selon les chiffres disponibles au Bureau de la Planification et des Statistiques de l’Education (BPSE), le nombre d’élèves pour les 3 premiers cycles du fondamental est passé de 1.585.539 en 2007 à 2.313.818 en 2016.
Des défis à relever pour la scolarisation de tous les enfants au Burundi
Malgré les actions positives déjà menées, de nombreux obstacles barrent toujours l’accès à l’éducation pour tous les enfants en âge de scolarité. Ces obstacles s’expliquent essentiellement par la taille de la population d’âge scolaire qui nécessite une mobilisation plus importante des moyens de financiers pour la construction de nouvelles salles de classes, pour acheter le matériel scolaire et pour recruter de nouveaux enseignants. Comme le pays ne dispose pas de tous ces moyens, et que les aides fournies par les pays donateurs ont sensiblement diminués, ces besoins ne sont pas comblés. Ainsi, les enfants en âge de scolarisation ne trouvent pas de place à l’école. Ceux qui ont de la chance d’être inscrits étudient dans de mauvaises conditions, d’où des taux élevés d’abandons scolaires. La pauvreté constitue un autre blocage à l’accès à l’éducation. Les enfants issus des familles démunies quittent l’école à la puberté lorsque les enfants sont confrontés à de difficultés, tel que le manque de nourriture et du matériel scolaire. Les cantines scolaires ne couvrent toutes les écoles ni toutes les provinces. Les filles sont exposées aux grossesses non désirées et se marient précocement.
Pour faire face à tous ces défis, les spécialistes de l’éducation suggèrent qu’il convient tout d’abord, de s’attaquer au faible niveau de financement de l’éducation et de cibler les dépenses pour privilégier les méthodes qui améliorent l’accès à l’école de tous les enfants, particulièrement les enfants les plus marginalisés. Ensuite, ils proposent d’adopter des politiques favorables à l’équité consistant à une « discrimination positive », en affectant davantage de ressources aux zones les plus pauvres et en faveur des enfants marginalisés. Enfin, ces spécialistes trouvent que les ressources ne sont pas toujours synonymes d’efficacité de l’apprentissage. Pour cela, ils conseillent d’établir de solides structures de responsabilité pour améliorer la manière dont les apprentissages sont dispensés dans les écoles pour améliorer le rendement scolaire, et ainsi diminuer les cas d’abandons scolaires. RR■