Burundi-Education Politique salariale : les espoirs s’estompent

Dicky DICKY
By juillet 21, 2021 09:28

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Politique salariale : les espoirs s’estompent

Le conseil des ministres vient de rejeter encore une fois le projet de politique salariale présenté par le ministre de la fonction publique, du travail et de l’emploi. Mais le projet contient un consensus car il a été confectionné durant la retraite de Gitega du 25 novembre au 3 décembre 2020. Le projet avait été présenté au mois d’avril 2021. Le conseil des ministres n’a pas su ménager les 34 milliards prévus dans la loi budgétaire de la loi en cours et les 125 milliards que demande correction des disparités salariales durant les 5 ans. Le gouvernement tarde à mettre en œuvre la politique salariale pour corriger les erreurs du passé. Il est en train de piétiner les droits des travailleurs burundais en matière d’avancement de grade annuellement. L’on se souviendra que le fonctionnaire burundais reste sur le salaire de base du mois de décembre 2015. Ce qui cause trop de préjudices à son évolution.

  

 

Le conseil des ministres des mercredi et jeudi 7 et 8 juillet 2021 vient de donner un coup de massue à la proposition de la commission technique composée des représentants des ministères ayant la fonction publique dans ses attributions et celui ayant les finances, de la présidence et des représentants des partenaires sociaux. Ce qu’il faut retenir après le communiqué sanctionnant la réunion des conseils des ministres, c’est que le projet présenté de politique salariale n’est pas exécutable maintenant. Selon les voix autorisées syndicales mais sous anonymat, c’est que le projet présenté a été très tardif et n’a pas reçu d’aura convenable.

Au niveau du syndicat CONAPES, c’est l’ébahissement. La question de la politique salariale a déjà connu des étapes décisives qui méritent sa clôture. Mais le gouvernement semble jouer une prolongation qui ne fait qu’enfoncer les fonctionnaires burundais dont le salaire n’a pas augmenté depuis 2015. C’est une violation fragrante des droits des travailleurs que ce soit au niveau national qu’au niveau international car le Burundi a souscrit aux conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

 

 

 

34 milliards contre 25 milliards, un non-dit

 

Mashandari Emmanuel, président du syndicat CONAPES pense plutôt que le projet n’est pas bien maitrisé au niveau de la fonction publique. On croit que c’est le changement fréquent des ministres qui fait que la question ne soit vidée. Le projet de politique salariale équitable dans la fonction publique et les administrations personnalisées de l’Etat date de l’année 2012. On est au troisième ministre actuellement.

Si on prend un peu de calculs, le gouvernement burundais n’a pas compris que les 34 milliards prévus dans la loi budgétaire 2021-2022 sont de loin supérieur à l’assiette prévu. En effet, sur cinq ans, il est prévu que la mise en œuvre de la politique salariale prendra une enveloppe de 125 milliards (exactement 125.994.662.788 fbu). Ce qui ramène à débrousser 25 milliards chaque année. Dans le communiqué sanctionnant les réunions du conseil des ministres, il y a des tâches évoquées et qui reviennent à la fonction publique notamment, les effectifs de ceux qui ont déjà bénéficié de l’indemnité d’ajustement salarial et les montants affectés, les salaires de tous les fonctionnaires et autres agents de l’Etat, les fonctionnaires réellement actifs,…

 

 

Le point emploi de 28 ramènerait au salaire le plus bas.

 

C’est une nouvelle façon de déterminer le salaire du fonctionnaire. Au lieu du salaire de base et des indemnités d’antan, le salaire du fonctionnaire est constitué à partir de la part indiciaire, de la part emploi, de l’allocation familiale et de la part performance. La valeur du point emploi évoqué dans le communiqué provient du document confectionné lors d’une retraite faite à Gitega au mois de juillet 2020 à l’insu des partenaires sociaux.  Si on reste dans le domaine de l’éducation, l’enseignant qui a bénéficié de l’indemnité d’ajustement salarial depuis 2016 touche actuellement un net à payer de 349216 francs. Or, si on applique la valeur du point emploi de 28, le nouvel enseignant à recruter toucherait un montant de 195 000 fbu. Le gouvernement ne saura quasiment gérer deux situations des enseignants qui prestent à la même école, avec le même diplôme mais avec un niveau de salaire d’un aussi écart.

Les syndicats ont compris que le gouvernement peut échelonner la correction des disparités salariales sur 5 ans. Ils sont ouverts au règlement à l’amiable de cette question qui perdure et qui fait perdre énormément au fonctionnaire ses droits. Le gouvernement laborieux doit savoir que ses enfants ont besoin d’un plein épanouissement en ce qui est des droits des travailleurs tel que contenus dans les textes nationaux et internationaux. RR■

 

 

Dicky DICKY
By juillet 21, 2021 09:28

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