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Burundi-Education « La démotivation de certains enseignants handicape le système éducatif burundais »
Burundi-Education
« La démotivation de certains enseignants handicape le système éducatif burundais »
Ce n’est pas seulement la démotivation des enseignants, mais les effectifs pléthoriques, le manque de supports pédagogiques et de bancs pupitres, l’absence d’encadrement des enseignants par leur directeur, les programmes non adaptés, les sections ou filières non appropriées, l’insuffisance d’enseignants qualifiés handicapent le système éducatif burundais. Pour le pléthore, le contrôle des naissances est une des solutions. Pour les autres cas, l’implication de l’éxécutif est une condition sine qua non pour que le système éducatif burundais trouve une evolution ascendante.
Selon Prosper Ntahorwamiye, Secrétaire Général de l’Etat et Porte-Parole, deux défis majeurs handicapent le système éducatif burundais. C’est le contenu du communiqué final du Conseil des Ministres du 4 mai 2022. Il s’agit « de la démotivation du personnel enseignant et de la mauvaise qualité des prestations de certains enseignants. » Pour lui « l’on constate également un problème fondamental qui réside dans le fait que le système d’éducation et de formation est segmenté, sans ancrage en amont et en aval avec les secteurs économiques et sociaux.» C’est pour cette raison que le conseil des ministres a adopté la note présentée par le ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique. En effet, l’organisation des états généraux de l’éducation en cours est « susceptible de trouver des pistes de solutions aux défis ci-hauts identifiés. » A travers ce communiqué, le conseil des ministres reconnaît la nécessité de la tenue des états généraux dont « l’objectif est de contribuer à résoudre les problèmes identifiés qui enlisent le système éducatif burundais tout en proposant des stratégies de relance pour asseoir la qualité, l’efficacité et l’efficience du secteur de l’éducation à tous les niveaux. »
Beaucoup de défis handicapent le système éducatif burundais
Les représentants syndicaux trouvent qu’il s’agit d’une fuite en avant car les défis sont nombreux, diversifiés et connus. La pléthore dans les classes n’est pas un secret pour personne. En effet, malgré la construction des salles de classe, les classes de 7è au 4ème cycle du fondamental et 1ère au post fondamental restent pléthoriques. Une équipe composée des cadres du ministère ayant l’éducation dans ses attibutions a identifié les plus grosses difficultés auxquelles fait face le système éducatif burundais. Sans être exhaustive l’équipe relève que le pléthore d’élèves dans les classes a un impact sur la qualité de l’enseignement. Elle indique que dans certaines écoles, l’effectif dépasse 100 élèves par classe. Elle donne un exemple d’une école de KAMENGE (MIRANGO I) qui enregistre 900 enfants en 1ère année pour 6 salles de classes. Elle parle également de l’introduction de nouvelles disciplines comme les TIC, Entrepreneuriat, Kiswahili,……, sans matériel, ni électricité et enseignants qualifies. Ces cadres du minitères trouvent que “ le problème de laboratoire pour les sections scientifiques et de bibliothèque pour les langues amène les enseignants à faire recours aux cours magistraux avec difficulté d’assimilation de la matière. Le document mentionne le problème de préparation des enseignants pour affronter cette réforme. On dirait qu’il s’agit d’une sensibilisation de cinq jours au lieu d’une formation solide au regard du temps imparti à la formation des enseignants.
Le rapport trouve aussi que la nomination de certains chefs scolaires sans tenir compte de leurs compétences ou du niveau requis c.à.d. des D7 qui dirigent des écoles où on a un personnel composé de licenciés et d’ingénieurs cause un problème d’encadrement administratif et pédagogique. L’on note également l’instabilité et la déstabilisation du personnel enseignant par des changements intempestifs de leur poste d’attache par les direceturs communaux de l’éducation très souvent après la formation et sans pièce à présenter au nouveau chef hiérarchique.
Chez les élèves, l’équipe identifie la difficulté d’assimilation de la matière suite au niveau très bas en langue d’enseignement qui est le français. Au niveau des écoles privées, l’on note les cas de certaines écoles privées qui sont devenues comme des boutiques suite au manque de suivi ou à la complicité des autorités de l’administration centrale ou déconcentrée. A toutes ces difficultés, il faut ajouter l’insuffisance des supports et équipements pédagogiques, des bancs pupitres où on observe des écoliers assis à même le sol.
Les états généraux retiennent 8 thèmes
Prosper Ntahorwamiye appelle les autorités du ministère de l’éducation de « bien aligner les thématiques qui seront abordées au cours de ces états généraux. » Ainsi, lors des préparatifs de ces états généraux, Dr Frédéric Bangirinama, secrétaire permanent au Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche scientifique a présenté les différentes thématiques retenues pour être présentés lors des assises proprement dites. Ainsi, huit thématiques sont retenues à savoir « l’organisation des curricula face à l’employabilité des lauréats du système éducatif burundais, la promotion de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et métiers, la gestion des infrastructures et des équipements scolaires et académiques, le financement de l’éducation, la gestion des flux des élèves et des étudiants et le management des ressources humaines, le pilotage du système éducatif pour l’amélioration de la qualité de l’éducation dans le secteur public et privé, la place de la recherche scientifique pour l’amélioration de la qualité de l’éducation et pour la contribution au développement et le système éducatif porteur d’emploi et- d’opportunités , quelle perception et quelle vision pour les jeunes ? Une thématique très spéciale pour les jeunes » d’après Frédéric Bangirinama. RR■
Les enseignants demandent des conditions minimales et préalables pour être efficaces
Un enseignant de la mairie de Bujumbura fait savoir que la baisse du niveau des élèves n’est en aucun cas la défaillance des enseignants. D’une façon générale, les enseignants accomplissent la tâche leur confiée car ils utilisent les supports pédagogiques donnés et suivent les programmes de l’Etat. « Nous travaillons plutôt dans des conditions déplorables et nous avons des responsables qui ignorent leur rôle au travail », fait savoir le même enseignant. Le salaire est maigre, les effectifs des élèves par salle de classe sont nombreux, les supports pédagogiques insuffisants, de longues distances entre la maison et le lieu de travail, le niveau bas de Français dès le bas âge alors qu’il est la langue d’enseignement, pour ne citer que celles-là. Le gouvernement est appelé à remédier à ces difficultés pour améliorer le niveau des connaissances des élèves.
Les enseignants de la mairie de Bujumbura n’assument pas cette responsabilité. Pour un d’eux qui enseigne dans une école fondamentale qui s’est exprimé, l’enseignant fait plutôt un travail louable malgré les conditions de vie et de travail face à la montée des prix des produits de première nécessité, l’enseignant parvient à vaquer à ces engagements régulièrement bien qu’il se restaure à peine deux fois le jour. Au travail, il est en face des effectifs par classe arrivant facilement à une centaine d’élèves. Au cours des leçons, il ne trouve pas de supports pédagogiques suffisants pour se faire comprendre. Le niveau du français qui est la langue d’enseignement est très bas car il n’y a plus de concours national d’entrer en 7è année, tout le monde avance en sixième pourvue qu’il ait 50% au total général. Malgré toutes ces conditions de travail, ces élèves font le même concours national de certification et d’orientation au post fondamental que ceux des écoles d’Excellente et des lycées publics. Les mêmes élèves parviennent à réussir et ils sont orientés ensemble.
Les enseignants des écoles sous Convention Catholique et ceux des écoles d’Excellences sont admirés pour leur travail efficace. Pourtant, un enseignant qui est muté pour l’une de ces écoles en provenance d’un lycée communal fait les mêmes prestations que ceux qui y travaillent il y a des années. Ce sont les meilleures conditions de travail qui comptent. BONY ■