Burundi-Education Instauration d’un billet d’autorisation dans la direction scolaire de Bujumbura

Burundi-Education

Instauration d’un billet d’autorisation dans la direction scolaire de Bujumbura

Dans une correspondance adressée aux directeurs communaux de l’éducation, le directeur provincial de l’éducation de Bujumbura restreint les mouvements du personnel. Nul besoin de se rendre dans d’autres services sans autorisation écrite. Il va même jusqu’à interdire les enseignants qui demandent des lifts pour se rendre au service. Il oublie que la plupart des enseignants qui prestent dans cette localité sont des enseignants déstabilisés par l’opération de redéploiement. 

 

 « Les enseignants qui veulent se rendre à la DPE (Direction Provinciale de l’Education) ou ailleurs doivent se munir d’un billet d’autorisation de son chef direct ». La mesure est du directeur provincial de l’éducation de Bujumbura, Raphaël Ciza. Une mesure qui vient après avoir observé « des mouvements des enseignants et des directeurs dans les différents bureaux pendant les heures de services ». Et cela « sans autorisation préalable du chef hiérarchique », lit-on dans la correspondance envoyée aux directeurs communaux de l’éducation de son ressort. Le DPE Bujumbura recommande ce billet d’autorisation aux enseignants et directeurs pour qu’ils soient reçu dans son bureau. Il poursuit en indiquant « qu’une fois rencontré hors de son poste d’attache, il sera pris comme un enseignant errant ». Cet administratif va plus loin en s’immisçant dans les moyens de déplacement des enseignants. Il prévient « les enseignants qui se positionnent dans les différentes sorties de la ville en attente des lifts ». Il promet de sanctionner les enseignants surpris dans ces endroits.

Les enseignants réagissent

« C’est un document supplémentaire aux documents exigés aux fonctionnaires » indique un enseignant de Kabezi. C’est une insulte de traiter « un enseignant d’errant », renchérit un autre enseignant. Des enseignants trouvent que les mots utilisés ne sont dignes d’une autorité et encore une autorité scolaire. Pour un autre enseignant, « quand un enseignant se présente à la direction communale ou provinciale de l’éducation ou même aux ministères de l’éducation ou de la fonction publique, il n’a a pas déserté son service. Il y a des documents que ces services délivrent ». Un syndicaliste de la province signale que le directeur provincial de l’éducation veut faire croire aux enseignants qu’il n’y a pas de raisons de se rendre dans son bureau ou au niveau de l’administration centrale du ministère. Pour question de déplacement, le DPE oublie que la plupart des enseignants logent à Bujumbura et sont des redéployés de 2017 qui ont été déstabilisés socialement. De plus les écoles n’ont pas de homes pour les héberger. Certains estiment qu’il a raté l’occasion de se taire. RR■